L’expérience, une valeur sûre ?

Expérience exigée !

Certains employeurs désireux de recruter leurs futurs collaborateurs, réclament une expérience, dans un domaine, de parfois 5 années. De cette manière, ils pensent s’assurer de la réelle compétence de leur futur employé.  Cela peut être aussi une astuce, afin d’éviter de rencontrer certains individus bardés de diplômes, les éternels étudiants, qui ont peur en réalité d’affronter la vie active.

Pourtant, l’expérience n’est vraiment pas une garantie de réelle aptitude ou de qualification.

Pourquoi ?

Parce que « expérience » ne signifie pas forcément compétence dans le domaine concerné. En effet, on peut très bien avoir plusieurs années de connaissances dans un champ d’activité particulier et répéter malgré tout depuis toujours les mêmes erreurs, consciemment ou inconsciemment.

En fait, il ne suffit pas de vivre des expériences pour gagner en compétence, si nous n’apprenons pas véritablement de ces dernières.

« L’expérience, ce n’est pas ce qui nous arrive, c’est ce que nous faisons avec ce qui nous arrive. »  Aldous Huxley (1894-1963, écrivain et philosophe britannique)

Certaines personnes ainsi, répètent invariablement les mêmes manières d’agir sans réfléchir sur la réelle efficacité de celles-ci, tout en étant pourtant conscientes, que le résultat ne sera pas forcément à la hauteur de leurs espérances.

Cela se traduit très souvent par la répétition des mêmes étourderies ou négligences, sans jamais prendre la peine de mettre un terme à celles-ci.

Voici quelques exemples :

En couture,

• réaliser un ourlet dans une pièce de tissu, sans prendre la peine de faire un faufilage (ou bâti), ni repasser, avant de coudre ce dernier.

• Découper une étoffe afin de réaliser un vêtement, sans prendre la peine d’utiliser un « patron »

En cuisine,

• réaliser un plat raffiné et le servir, sans jamais s’assurer de le goûter au préalable.

Dans l’industrie,

• inhiber volontairement un système de sécurité, afin de supprimer les contraintes liées à cette mesure.

Agir de cette façon, c’est posséder de bonnes connaissances en la matière, certes, mais sûrement pas maîtriser une véritable expérience en tant que telle.

En revanche, on peut avoir une bonne expérience dans un domaine particulier, dans la mesure où l’on a été capable de créer et mettre en oeuvre des astuces ou des innovations au sein de celui-ci. Ces nouveautés permettant par exemple, d’améliorer un rendement ou apporter un gain de temps sur une fabrication, ou la gestion d’une affaire.

Cette notion d’expérience s’applique également à soi-même.

Combien de personnes possèdent une manière de penser, qui suscite des décisions, justifiant des actes qui sont régulièrement inefficaces ou stériles ? Pourtant, elles continuent à se maintenir dans ce mode de fonctionnement, sans jamais prendre la peine de réagir !

Une expérience malheureuse par exemple, telle une mise à l’épreuve, doit avoir pour finalité, une notion d’apprentissage. Elle doit permettre à la personne de corriger sa manière de penser, de s’exprimer et d’agir, sans quoi il n’en ressort jamais rien de positif.

Un exemple d’actualité : (dialogues véridiques)

Une personne est victime d’une inondation, sa maison est dévastée. C’est une expérience très douloureuse, parfaitement concevable.

Quelques mois plus tard, tout est remis en ordre, l’assurance de la personne ayant en tout ou partie permis de réaliser les travaux de réhabilitation.

Un journaliste vient alors à questionner la personne :

« Vous êtes en zone à risques, et vous le savez. N’avez-vous jamais pensé à déménager ? » la réponse habituelle dans la plupart des cas, dite avec véhémence, est la suivante : « Il n’en est pas question. Cette maison appartenait à mes parents, qui avaient à l’époque, bénéficié d’un permis de construire. J’ai vécu toute mon enfance dans cette maison, et pour rien au monde, je ne m’éloignerai aujourd’hui, de mes enfants et petits-enfants présents à proximité ! ».

L’année suivante, nouveau sinistre et une nouvelle fois la maison est dévastée !!!

Conclusion : la personne s’est-elle inspirée de son expérience passée pour éviter ce nouveau désastre ? Non ! Et elle est loin d’être la seule dans ce cas !

Le maire de la commune décide alors d’exproprier la victime, moyennant un dédommagement lui permettant de s’établir confortablement dans une zone non inondable.

La personne a donc le choix. Soit de profiter de cette opportunité pour changer de domicile et s’assurer des lendemains paisibles; soit de refuser la proposition du maire et rester dans la peur inutilement.

Dans le premier choix, si elle peut ressentir une certaine souffrance due à la décision d’abandonner la maison familiale, en revanche, la peur, l’appréhension, la contrariété, l’affliction sont des sentiments qui sont totalement éliminés.

La personne refuse pourtant la proposition du maire. Entre deux sanglots, elle cite alors les mêmes arguments donnés plus haut tout en se berçant d’illusions, que la providence lui réservera des jours sans inondation.

La personne en question, peut-elle se targuer d’avoir l’expérience de ce genre de sinistre ? Certainement pas, car elle n’en tire absolument rien  de constructif!

Il faut savoir tirer une leçon de ses expériences, afin qu’elles ne se répètent inutilement. Mais cela demande très souvent du courage, le courage d’accepter ses erreurs et aussi souvent, de cesser de reporter la faute sur autrui.

« Des erreurs sont douloureuses quand elles se produisent, mais des années plus tard, une collection d’erreurs est ce qu’on appelle l’expérience. »

Denis E. Waitley (1933- écrivain et conférencier Américain)

     Corriger ses erreurs, c’est examiner avec bon sens et détachement, les causes et les circonstances qui ont produit les résultats obtenus, et prendre les décisions appropriées en conséquence.

Nous pouvons aussi vivre des expériences heureuses.

Cela peut se traduire par une réussite dans un domaine bien particulier. Dans ce cas, il est tout aussi important d’en examiner les sources, afin de ne pas risquer de s’installer dans une même démarche, qui risque fort de ne plus produire les mêmes effets, car rien n’est immuable.

Avoir de l’expérience, c’est donc savoir apprendre de ses échecs et non se servir de ceux-ci comme d’une excuse pour ne plus avancer. En effet, la personne qui a le souci de progresser dans son domaine est amenée à faire des erreurs, c’est inévitable. Elle montre en revanche une expérience de valeur, quand elle reconnaît humblement s’être trompée et qu’elle sait tirer parti de ses erreurs.

Apprendre de ses expériences, c’est aussi savoir anticiper les difficultés possibles en ayant un regard objectif sur l’avenir et les circonstances éventuelles.

« Ce sont les expériences, et surtout les expériences malheureuses, qui instruisent les humains. Pas un n’est épargné. Alors, voilà pour chacun le vrai travail ; s’arrêter sur chaque expérience de la vie quotidienne et en tirer des leçons, afin de pouvoir aller toujours plus loin dans la voie de la sagesse, de l’équilibre et de la paix. »

 Omraam Michaël Aïvanhov. (Philosophe Macédonien – 1900-1986).

Nous avons tenté, cher ami lecteur, par ces quelques informations de vous permettre d’avoir un regard désormais différent sur « l’expérience ». Vous avez certainement une expérience personnelle dans un ou plusieurs domaines. Cette expérience vous a-t-elle permis de vous doter d’outils précieux, de stratégies efficaces ? La réponse vous appartient.

     Si vous êtes demandeur d’emploi, et que vous n’avez pas encore d’expérience dans un domaine, lancez-vous tout de même. Pensez à préciser dans votre lettre de motivation cette notion que nous venons de voir ensemble. Soulignez par exemple, que vous offrez votre aptitude à créer et à organiser. Indiquez également, que vous avez les capacités à vous adapter rapidement à toute situation et à anticiper les difficultés, plutôt que de proposer une expérience d’une période de temps dans un domaine, qui n’a pas forcément de valeur en soi, si elle ne se limite qu’à la connaissance de celui-ci.

Nous vous remercions de nous avoir lus.

Et si vous nous partagiez à présent vos ressentis, ou votre expérience dans ce domaine ?! 

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